SOMMAIRE

1. ISART – Modeleuse et sculpteuse
2. Les stages de sculpture et modelage
3. Métier sculptrice
4. Mes créations

ISART – Modeleuse, sculpteuse (argile)

Après avoir peint lors de nombreuses années, mon envie créatrice s’est orientée vers le modelage et sculpture en terre, véritable rencontre d’un matériau simple, naturel et fragile. Cette fragilité contraignante s’est transformée, paradoxalement en une force au fil du temps. Infirmière de secteur psychiatrique pendant plus de 35 ans, je puise mon inspiration dans ce que fut ma vie quotidienne.

Modeler est pour moi une interrogation sur le corps et l’âme. Ma pratique artistique émerge d’une nécessité intérieure et mes sculptures sont le miroir de mes émotions. Elle réussissent à faire parler mes silences. Ma fidélité à la terre m’autorise à conserver le côté primitif de la matière brute, tout en me permettant de travailler seule de la conception jusqu’aux finitions. La terre se suffit à elle-même, elle a quelque chose d’indicible, une sorte de mystère due à sa malléabilité. Elle garde en mémoire la moindre empreinte, le moindre effleurement, le plus petit souffle.

Mon métier : le modelage et la sculpture en terre

La sculpture en argile ou en terre est une technique artistique ancestrale qui permet de modeler des formes en jouant sur la souplesse et la malléabilité du matériau. Utilisée depuis la préhistoire, elle sert aussi bien à créer des objets utilitaires que des œuvres d’art.

L’argile est un matériau naturel qui se façonne facilement à la main ou avec des outils. L’artiste peut sculpter, lisser, graver ou ajouter des détails fins avant que la pièce ne sèche et durcisse. Selon la technique employée, l’œuvre peut être cuite dans un four pour devenir une céramique ou rester crue pour un rendu plus brut et éphémère.

Cette technique permet une grande liberté d’expression : on peut créer des sculptures figuratives, abstraites ou même des bas-reliefs. L’argile offre également la possibilité d’expérimenter avec différentes textures et finitions, grâce à l’application d’émaux, de patines ou de pigments.

Accessible aux débutants comme aux artistes confirmés, la sculpture en terre est une pratique artistique intuitive et sensorielle. Elle favorise un lien direct entre la main et la matière, donnant naissance à des œuvres uniques qui traversent le temps, tout en conservant la mémoire du geste créateur.

Mes œuvres – sculpture en terre

LES OUVRIERS DE MANHATTAN

Ma sculpture est une réinterprétation personnelle de l’emblématique photographie du déjeuner des ouvriers sur le chantier de construction de Manhattan prise en 1932.

Cette photo capture des ouvriers suspendus à plusieurs centaines de mètres au dessus de la rue.

Dans ma sculpture, j’ai cherché à traduire ce mélange de force, de vulnérabilité et de quotidien. Le matériau que j’ai choisi, combinaison de métal et de terre fait écho à la nature de leur travail : la dureté, la fragilité et la beauté du moment suspendu, cette pause dans leur journée de labeur.

Les figures humaines, figées dans l’instant, sont représentées dans une posture à la fois détendue et vulnérable. Ces hommes bien que perdus dans un environnement extrême, partagent un quotidien humain fait de simplicité et de solidarité.

MON INTERPRETATION DES OUVRIERS DE MANATTAN

A travers cette œuvre, je souhaite inviter le spectateur à réfléchir à l’invisible, à ce qui se cache derrière ces hommes, à la tension entre la gravité et la légèreté, entre l’effort physique et le soulagement du repos.

J’ai choisi d’utiliser une couleur uniforme pour les personnages, afin de souligner leur aspect collectif et de minimiser les distinctions individuelles. Ils sont indissociables de l’architecture et du travail qu’ils accomplissent. Cette couleur unifiée concentre notre attention sur l’acte de partage et de solidarité comme si chacun était un rouage d’une même machine collective.

Le rendu de la terre, quant à lui, a été traité de manière à rappeler la texture chamottée du grès, qui donne une sensation de robustesse et de rusticité. Cette texture granuleuse donne une sensation tactile, presque palpable, incitant à imaginer la dureté de la vie sur les chantiers, mais aussi la façon dont, au delà des matériaux bruts, ces hommes ont laissé une trace indélébile dans le paysage urbain.

Ainsi la couleur uniforme et le choix de la terre chamottée se complètent et s’enrichissent mutuellement, pour offrir une lecture à la fois esthétique et symbolique de l’image des ouvriers.