
La laque
Michelle MORANGE
Copiste, portraitiste, laqueuse
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Blog : cours de peinture

MICHELLE MORANGE – Copiste, portraitiste, laqueuse
En 1976, j’ai été admise par concours à l’École supérieure des arts appliqués Duperré.
Cette école m’a permis d’approfondir mes connaissances en dessin, en géométrie, en histoire de l’art, et m’a souvent conduite à déambuler dans les musées parisiens tels que le Louvre, Orsay ou le Centre Pompidou.
Passionnée par les maîtres anciens de la peinture, je m’émerveillais à chaque visite devant les chefs-d’œuvre de ces grands musées nationaux.
Je rêvais de comprendre leurs techniques picturales : comment rendre l’éclat d’un satin, la profondeur d’un velours, la douceur d’une peau, la transparence d’un verre ou l’intensité d’une lumière.
À cette époque, l’art de la copie n’était plus enseigné, bien que les plus grands maîtres de la peinture aient, eux-mêmes, copié leurs prédécesseurs. Depuis la Renaissance jusqu’à l’Impressionnisme, cet exercice constituait une étape fondamentale dans la formation des artistes.
Ce n’est qu’en 2005, à l’atelier Re-naissance auprès d’André Fish, que j’ai découvert l’art de la copie : une véritable révélation pour moi.
J’y ai appris les secrets des grands artistes, célèbres ou moins connus : peinture à la cire, à l’œuf, tempera grasse, techniques de grisaille, recettes de médiums, vernis, etc.

L’art de la Laque ou du Laque
Les deux, car au féminin le terme englobe les techniques, les produits, les matières et le travail de l’artisan ; au masculin c’est une réalisation, quelle qu’elle soit. Cependant de façon générale on parle de la laque.
Cet art est originaire de Chine. Il s’étendra à l’Asie du sud-est et plus particulièrement au Japon. En Europe il faudra attendre que les missionnaires, au XVIe siècle, fassent connaître cette technique et qu’elle se développe surtout avec l’Art Déco, au début du XXe siècle.

Histoire de la laque
La laque prend ses racines en Chine il y a trois millénaires. Elle fut d’abord utilisée pour protéger les bols en bois qui servaient aussi de récipients pour la nourriture.
On a observé que certains arbres dont un liquide visqueux coulait le long du tronc bénéficiaient d’une longévité bien plus importante que la majorité des autres arbres, ce qui incita les paysans à recouvrir leur vaisselle de cette matière. Elle résistait alors à l’humidité et aux moisissures.
Les guerriers l’utiliseront pour en protéger leurs armures de centaines de couches. Cette résine les rendait résistantes à l’impact des flèches et des lances. Elle ne sera utilisée en artisanat que bien plus tard.
Cette résine est tirée de l’arbre appelé rhus vernicifera : elle est récupérée en pratiquant des incisions. Il faut attendre quatre ou cinq ans entre chaque exploitation pour que l’arbre puisse se régénérer.
L’arrivée de la laque en Europe
La laque de Chine arrive en Europe au XVIe siècle grâce aux missionnaires. Lorsque les navigateurs portugais installent quelques comptoirs en Extrême-Orient, l’art de la laque chinoise se diffuse et commence à intéresser les Européens.
En France, les ébénistes ont l’idée de recouvrir les panneaux de leurs meubles avec des plaquages de laque chinois. D’abord à plat puis sur des formes galbées, ces dernières très présentes sur les meubles de style Louis XV.
Au vu de l’engouement pour ces résines et face à la pénurie de résine naturelle importée d’Asie, les artisans européens doivent créer des vernis à base de produits chimiques. Essentiellement un mélange de térébenthine et d’éthanol dans lequel on dissout par cuisson des résines comme la sandaraque, le copal ou la gomme arabique.
La recette la plus réussie est celle des frères Martin, artisans français du XVIIIe siècle, qui obtiennent le titre de vernisseurs du Roi.
Mes créations en laque


Bol laquée rouge avec incrustation coquilles d’œuf

Pied de lampe laquée vernis flating décor coquille d’œuf
Pose du décor à la coquille d’œuf avant le passage des 6 couches de laques et pigment bleu
